XxzxcuzxMe

Des bouts de pensées

Vendredi 6 janvier 2012 à 18:25

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"Pan, t'es mort."

Hier soir j'ai encore (pleuré devant) regardé l'admirable Deux Jours à Tuer.
La prestation de Dupontel m'a une deuxième fois bouleversé.
Se sachant mourant, Antoine, son personnage, fait en sorte de se faire haïr de son entourage afin de rendre son départ plus facile. L'homme brouille toutes les frontières, entre égoïsme et altruisme, courage et lâcheté. Dans le spectacle exécrable qu'il nous offre, on ne sait plus, ce qui est vrai et ce qu'il ne l'est pas. Ses coups de gueule semblent d'une authenticité déstabilisante, si bien qu'on en vient à se demander si ce départ n'est pas un prétexte pour se décharger des futilités qui l'entoure plus que de simplement forcer le trait.
Et quelque part, on le comprendrait. Sa vie dans sa quasi totalité sonne fausse, superficielle, des réunions professionelles interminables autour d'un vulgaire pot de yaourt aux faux semblants de ses amis bobos maniérés.

Mais la dimension va bien au delà d'un homme qui envoie tout valser. On sent l'inachevé, on sent les failles, l'enfant en lui qui a manqué : d'un père, de réponses, de certitudes. On sent les remords et l'amour démesuré pour sa femme, ses enfants, son vieil ami, autant que la paix et la sérénité retrouvées peu à peu.

Le film est l'histoire d'un bilan brouillon et forcé, les pièces manquantes sont maladroitements greffées au puzzle, et quelque part, tant pis s'il en manque encore : l'essentiel a été là.

Dimanche 25 décembre 2011 à 2:42

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Aujourd'hui je regarde Mr. Nobody. On me l'a conseillé une centaine de fois, j'en ai oublié le résumé et je me dis que c'est parfait, j'ai bien envie de regarde quelque chose sans a priori. Et donc, on me l'a conseillé une centaine de fois, et j'ai aujourd'hui fini par être séduite, après un rapide check des images sur mon VLC player. Et aussi pour la présence de mon ex-amoureux d'adolescente, Jared Leto.

J'ai bien fait.
L'image est superbe, les dialogues subtiles, et la musique époustouflante de justesse.
On se perd dans l'oeuvre. Une multitude de rails de trains qui s'entremêlent. Les chemins sont brouillés, à en faire mal à la tête. On comprend vite qu'au coeur du film, il y a cette problématique angoissante et typiquement humaine : celle du choix. C'est l'effet papillon; comment un mot, un geste infime peut à tout jamais changer le cours de nos vies?  Il y a le futur qui découlera de ce mot, de ce geste, et les autres futurs possibles Mr. Nobody les vit tous. Le film pose la question du réel.
Plus que le choix, il y a cet instant avant de décider, où tout est possible.

J'ai beaucoup apprécié ces thématiques, et malgré tout, comme dans Inception, le côté très décousu m'a dérangée. C'est probablement  volontaire de le part de Jaco Van Dormael mais ce qui m'a froissée, c'est que je ne comprenais pas où l'on m'emmenait.

Mr. Nobody est le genre de films qu'on verra deux fois et d'avantage. On s'imprégnera plus encore des innombrables éléments la fois prochaine, et on en saisira probablement chaque fois plus la portée. Il est cette espèce de grosse machines aux milles infimes rouages. Déstabilisant, profond, singulier, c'est une petit chef d'oeuvre d'onirisme et de complexité.
S'il m'a rappelé Inception et Eternal Sunshine of the Spotless Mind par certains aspects, je crois bien qu'il peut en réalité n'être comparé à aucun autre.

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